La genèse
Selon André Gascard, ancien joueur, entraîneur et dirigeant avant de devenir archiviste de l'OM, le club omnisport de l'Olympique de Marseille fut fondée en 1892, bien que son nom actuel fut adopté en 1899 (auparavant il fut appelé Football-Club de Marseille à partir de 1897, héritier du Sporting Club et de l'US Phocéenne). Aux débuts du club omnisports, le sport vedette fut le rugby, c'est à ce moment que la devise du club Droit au but prit son origine. Affilié à l'USFSA depuis 1898, le football est pratiqué grâce à l'impulsion d'Anglais et d'Allemands véritablement à partir de 1902. De tous les clubs de football de la cité marseillaise, l'OM grâce à son organisation et son budget devient rapidement le club phare de la ville (reléguant le Sporting, le Stade ou la Phocéenne au second plan) et évolue au stade de l'Huveaune.
En 1904, l'OM remporte son premier championnat du littoral (concernant les clubs de Marseille et sa banlieue) et participe aux phases finales du onzième championnat de France. À cette époque, le terme « Association » est le plus souvent employé tandis que le mot « football » désignait principalement le rugby, notamment en province.
Les premières victoires nationales
C'est à partir des années 1920 que l'Olympique de Marseille se fait une renommée sur le plan national en remportant à trois reprises la Coupe de France en 1924, 1926 et 1927 devenant ainsi le premier club de province à s'adjuger ce trophée et en 1929 remporte le championnat de France amateurs contre le Club Français (le championnat professionnel tel qu'il existe aujourd'hui fut créé en 1932). C'est sans doute à partir de ce moment-là que la rivalité Paris-Marseille fit ses premiers pas.
Aux débuts des années 1930, l'OM continue sur ses succès, s'impose dans le Championnat Sud-Est et se livre à de grandes rencontres face à l'autre grand club de la région : le FC Sète. Tous ces succès permettent à l'OM d'adhérer au groupement des clubs professionnels et d'intégrer le nouveau Championnat de France professionnel créé en 1932. Début 1932 et ceci en raison de son nouveau statut, l'OM redéfinit toute son organisation en nommant un président, un sécrétaire général et un trésorier entre autres.
L'OM entre dans l'ère du professionnalisme
Ce championnat national est divisé en deux poules, l'OM terminera second de sa poule derrière le futur champion de France, l'Olympique Lillois, bien qu'ils les aient battus en match d'ouverture.
Les supporters attendent 1937 pour voir enfin l'OM remporter son tout premier championnat de France, ceci grâce à une meilleure différence de buts vis-à-vis du FC Sochaux (+30 contre +17). Entre-temps, l'OM assume avec succès sa réputation de « club de coupe » en remportant de nouveau la Coupe de France en 1935 et 1938, équipe qui est renforcée par l'arrivée du brésilien Vasconcellos et du Marocain Larbi Ben Barek (surnommé la « perle noire ») malgré le départ de son gardien Di Lorto pour le FC Sochaux.
Les années 1940
Le football continue malgré la Seconde Guerre mondiale, en 1943 l'OM établit de nombreux records dans le championnat de France, tout d'abord il inscrit 100 buts au cours de cette saison (dont 20 au cours d'un match contre Avignon sur le score de 20-2 et où Emmanuel Aznar inscrivit 8 buts), et remporte pour la cinquième fois la Coupe de France contre les Girondins de Bordeaux 4-0, ceci grâce à une bonne génération de footballeurs (Roger Scotti, Georges Dard, etc.).
En 1948, l'OM redevient champion de France, onze ans après le dernier titre, grâce à un match nul obtenu dans les derniers instants d'un match contre le FC Sochaux et deux succès contre Roubaix (6-0) et le FC Metz (6-3).
Les années 1950 et première descente
En 1952, l'OM échappe de peu à la rélégation grâce notamment à son buteur suédois Gunnar Andersson (qui terminera meilleur buteur de ce championnat) et réussit à sauver sa place lors des barrages contre le Valenciennes FC où l'OM perd 3-1 au match aller avant de s'imposer 4-0 au match retour. L'OM recevra aussi cette saison une véritable leçon de football de l'AS Saint-Étienne, venu s'imposer à Marseille 10-3.
En 1953, Gunnar Andersson conserve son titre de meilleur buteur en inscrivant 35 buts, ensuite l'OM parvient à deux reprises en finale d'une compétition, celle de la Coupe de France en 1954 (perdue 2-1 contre l'OGC Nice) et celle de la Coupe Drago en 1957 (perdue 3-1 contre le RC Lens).
Malgré ses coups d'éclats en coupes, l'OM descend pour la première fois de son histoire en deuxième division en 1959, avant de remonter en 1962 mais termine dernier et redescend de nouveau en 1963.
1965 : arrivée de Marcel Leclerc
Marcel Leclerc, natif de Marseille, décide de reprendre la tête du club en 1965 alors en deuxième division et Mario Zatelli, arrivé un an auparavant occupe le poste d'entraîneur. Progressivement, son ambition permet au club marseillais de remporter sa sixième coupe de France en 1969 et le championnat de première division en 1971 avec un duo d'attaquants composé de Josip Skoblar et de Roger Magnusson.
En 1972, l'OM réalise pour la première fois de son histoire le doublé championnat-coupe, et participe pour la première fois à la Coupe d'Europe des clubs champions, mais est éliminé une première fois par l'Ajax Amsterdam de Johan Cruyff puis par la Juventus de Turin.
Cette période reste ancrée dans la mémoire collective marseillaise, notamment caractérisée par son président Leclerc qui lui permit de redonner des titres à un club en perte de vitesse. C'est sous son ère que le public marseillais a eu la chance de pouvoir voir évoluer Josip Skoblar, Roger Magnusson, Jean Djorkaeff et Jules Zvunka. Mais Marcel Leclerc sera contraint de démissionner en 1972.
L'après-Leclerc est mal digéré
Après le départ de son président et ceci malgré une nouvelle victoire en coupe de France en 1976, le club descend en championnat à l'étage inférieur en 1980.
En Deuxième division, le direction du club décide de mener une politique de promotion des jeunes qui intégreront l'équipe première. Ces jeunes joueurs issus du club seront surnommés les Minots et permirent en 1984 au club de retrouver sa place dans l'élite.
1986-1994 : Tapie aux commandes
Arrivé à l'initiative du maire de Marseille, Gaston Defferre courant 1986, l'homme d'affaires Bernard Tapie prend les rênes du club avec une ferme intention : remporter la Coupe d'Europe. Il est à l'origine de la page la plus glorieuse de l'histoire du club.
Ces années se caractérisent par de nombreux changements d'équipe-type et d'entraîneurs. À son arrivée, il engage Karl-Heinz Förster, qui avait disputé deux coupes du monde au sein de l'équipe d'Allemagne, et Alain Giresse, arraché aux rivaux bordelais. Autrement dit, Tapie se donne d'entrée les moyens de ses ambitions. Année après année, l'équipe est modifiée et améliorée de façon à être plus performante.
L'ère Tapie voit se succéder des joueurs tels que Jean-Pierre Papin, Chris Waddle, Klaus Allofs, Enzo Francescoli, Abedi Pelé, Didier Deschamps, Basile Boli, Marcel Desailly, Rudi Völler ou Eric Cantona et des entraîneurs de grand talent tels que Franz Beckenbauer, Gérard Gili ou Raymond Goethals. Sous sa présidence, le club remporte 4 championnats de France (1989-1990-1991-1992) et une coupe de France (1989) mais surtout la très prestigieuse Ligue des Champions 1993 après avoir échoué en finale en 1991[7]. Il quitte le club en 1994 suite à l'affaire OM-VA.
L'Affaire OM-VA et conséquences
Suite à l’affaire OM-VA, le conseil fédéral retire le titre de champion de France 1993 à l’OM et rétrograde le club en seconde division. L’UEFA exclut Marseille de la compétition européenne 1993/1994 et la FIFA retire à l'OM le droit de jouer la coupe Intercontinentale.
Marseille finit 2e du championnat en 1994 avec l’émergence d’un grand joueur qui marquera le championnat de France, Sonny Anderson. Mais le conseil fédéral rétrograde l’OM en D2.
Après une brillante première année en D2, l’OM termina à la première place du classement (grâce notamment à DeWolf, Cascarino et Ferreri), mais le club dépose le bilan et reste une année de plus en D2.
Cette année-là fut plus laborieuse avec un départ difficile, mais la seconde place est acquise sur la fin de la saison. L’OM allait à nouveau goûter à la D1 en 1996-1997.
Arrivée de Robert-Louis Dreyfus
Rolland Courbis est nommé entraîneur de l'OM en 1997 par le nouveau président Robert Louis-Dreyfus. Il fait signer Laurent Blanc, Andreas Köpke et Fabrizio Ravanelli, ce qui permet au club de retrouver la coupe UEFA grâce à l'obtention de la quatrième place en championnat, meilleure performance du club depuis la remontée. Lors de la saison 1998-1999, l'OM fête son centenaire, et pour cette occasion le club investit dans de nombreux joueurs de talents : Robert Pirès, Florian Maurice et Christophe Dugarry. Avec cette équipe de stars, l'OM parvient à la deuxième place du championnat à l'issue d'un sprint final contre Bordeaux et atteint la finale de la coupe UEFA qu'il perd contre le Parme AC. Courbis quitte l'Olympique de Marseille en novembre 1999 victime d'un début de saison raté remplacé par Bernard Casoni.
Lors des trois saisons suivantes, l'OM a eu du mal à se stabiliser, de nombreux joueurs partent et plusieurs entraîneurs se succèdent, l'OM frôle la rélégation à deux reprises terminant à la quinzième place en 2000 et 2001. En 2002, Alain Perrin arrive et permet au club de se hisser en haut du classement, parvenant même à se qualifier pour la Ligue des Champions. Mais il part lors de l'élimination au premier tour contre le FC Porto (futur vainqueur) et le Real Madrid. L'OM poursuit sa route en coupe de l'UEFA et, grâce notamment à Didier Drogba, parvient en finale de la compétition après avoir éliminé Newcastle United, l'Inter Milan et Liverpool FC. Mais le Valence CF les bat 2-0. Drogba parti à Chelsea FC, le club connaît de nombreux changements dans son effectif mais ne pourra atteindre mieux qu'une cinquième place en championnat en 2005 et 2006, par contre le club réussit à parvenir en finale de la coupe de France qu'il perd contre le Paris-SG 2-1 en 2006. C'est lors de cette saison qu'un joueur parvient à émerger sur le plan international : Franck Ribéry, qui devient pendant la coupe du monde titulaire en équipe de France. Pour la saison 2006-2007, Albert Emon qui prône le jeu offensif devient l'entraîneur et le club compte les arrivées de Djibril Cissé ou de Ronald Zubar. L'OM retrouve le haut du classement et prend la place de vice-champion (meilleure performance depuis 1999) derrière l'Olympique lyonnais et dispute une nouvelle finale de coupe de France qu'il perd aux tirs aux buts contre le FC Sochaux. Cette saison est marquée par l'éclosion de Samir Nasri aux côtés de Ribéry,